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Décès de Jean Delachambre, ancien Vice-Président chargé de la Recherche à l’uB et ancien Directeur de l’UMR « Développement et communication chimique chez les insectes » à l’UFR Sciences Vie.

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Jean Delachambre, ancien Vice-Président chargé de la Recherche à l’Université de Bourgogne et ancien Directeur de l’UMR « Développement et communication chimique chez les insectes » à l’UFR Sciences Vie s’est éteint le 30 mars 2021 à l’âge de 80 ans.
Il avait intégré le laboratoire de zoologie de Dijon au début des années 60, dans les dernières années d’activité du Professeur JR Denis, internationalement connu pour ses recherches sur la morphologie et l’anatomie comparées des insectes dans le but de comprendre leur phylogénie et leur évolution. Après l’obtention d’un DEA en 1964, puis d’une thèse de 3ème cycle en 1965, il a été recruté au CNRS et a soutenu sa thèse d’Etat en 1973, sur la formation de l’exosquelette des insectes (cuticule) chez le Coléoptère Tenebrio molitor sous la direction du Professeur Charles Noirot, élève du Professeur Grassé et spécialiste mondial des termites. Grâce à l’utilisation de la microscopie électronique, il a montré pour la première fois la structure et la chronologie de la formation des couches externes de la cuticule au cours de la métamorphose de cet insecte. Il a ensuite orienté ses recherches sur le contrôle hormonal de la métamorphose du Tenebrio, se positionnant dans l’actualité des recherches internationales de l’époque sur les deux hormones principales du développement des insectes, les ecdystéroïdes et l’hormone juvénile. Ainsi, l’équipe entourant Jean Delachambre a été la première à doser l’ecdysone par la technique de fragmentographie de masse, faisant partie des équipes les plus performantes sur l‘endocrinologie de la mue chez les insectes. Nommé Directeur de Recherches, c’est dans la suite logique de ces travaux et le développement de méthodes de culture d’épiderme in vitro, que Jean Delachambre encourage dès la fin des années 1980 son équipe à développer des approches de biologie moléculaire. Malgré ses charges et responsabilités diverses, il a toujours gardé le contact avec le travail expérimental en suivant de près tous les projets de l’équipe, au travers de discussions scientifiques qu’il éclairait de sa profonde connaissance de la physiologie des insectes, et de sa rigueur scientifique. En laissant à chacun toute liberté dans les démarches expérimentales, en encourageant les initiatives, il a su construire des conditions stimulantes pour la recherche, et le laboratoire a ainsi acquis une reconnaissance internationale.
Directeur de l’UMR 5548 « Développement et communication chimique chez les insectes » de 1985 à fin 1998, il a su allier la qualité de la recherche à celle des relations humaines (sa porte de bureau restait constamment ouverte) en installant une ambiance de travail propice à atteindre les objectifs et l’excellence du laboratoire, sans oublier les moments conviviaux et festifs – d’aucuns se remémorent encore les fêtes organisées à son domicile ou des parties de boules de fin de journée « au Mirande » !- Plusieurs de ses étudiants ont poursuivi des carrières académiques et ont contribué à l’avancée des connaissances dans le domaine de la physiologie des Insectes. Ce parcours de recherche illustre parfaitement les qualités intellectuelles de Jean Delachambre, au jugement clair et pragmatique, sachant détecter les thématiques les plus porteuses et utiliser les innovations technologiques les plus sophistiquées pour les étudier. Il a par ailleurs siégé au Comité National du CNRS durant 2 mandats.
Jean Delachambre s’est également fortement impliqué au niveau pédagogique, pour y apporter sa connaissance et sa vision de la recherche, ce qui l’a conduit à diriger le DEA BBCM « Biochimie, Biologie Cellulaire et Moleculaire » co-habilité avec l’Université de Besançon jusqu’en 2002.
Sa vision prospective de la recherche l’a conduit à devenir Vice-Président chargé de la Recherche à l’Université de Bourgogne entre 1982 et 1993. Sa juste vision du poids de celle-ci dans le développement d’une université, sa conviction de la nécessité de l’excellence de la recherche et sa vision de son organisation lui ont permis de contribuer fortement à une nouvelle structuration de cette dernière au niveau de notre campus, en sachant affronter les réticences et convaincre les équipes et laboratoires à s’engager dans cette démarche.
Une première période de sa fonction de Vice-Président à la Recherche se déroule sous la Présidence de Jacques Vaudiaux en 1982 puis de Roger Paris de décembre 83 à décembre 1984, où il démissionne pour prendre la succession de Charles Noirot à la direction de son laboratoire. Il plaide alors pour une stratégie offensive de promotion de la recherche avec notamment une prise en compte d’approches nouvelles. Il façonne le premier contrat quadriennal de recherche signé par le président le 20 juillet 1983 et organise avec Roger Paris la riposte au plan de désengagement du CNRS en Sciences de la Vie à Dijon, qui prévoit la désassociation de 20 unités dont les 3 de Dijon. Un plan d’affectation des postes vacants vers la biochimie et la biologie moléculaire est proposé et retient le couperet du CNRS. La seconde période est celle où il est Vice-Président du conseil scientifique de l’UB de 1989 à 1993, sous la Présidence de Gilles Bertrand. Il lui revient encore de préparer le contrat quadriennal de recherche signé en juin 1991 dans un contexte assez différent de dynamique nationale, impulsée par Lionel Jospin, Claude Allègre et Vincent Courtillot. Il participe au lancement de la coopération entre Dijon et Besançon avec les DEA cohabilités -dont BBCM-, les écoles doctorales, et à l’engagement de coopérations avec le centre INRA et les écoles d’ingénieurs de l’Agriculture. On reconnaîtra son style précis et militant.au travers des différents bulletins de l’Université de l’époque.
Jean Delachambre a pris sa retraite en 2003, pour se consacrer à d’autres activités militantes – en tant que visiteur de prison notamment, ou bien encore au sein d’Amnesty International-, tout en continuant à s’intéresser de très près à la vie de notre Université et de son laboratoire. Il aura marqué notre UFR et notre Université par son engagement infatigable et constructif. Notre communauté tient à exprimer toute sa reconnaissance pour l’ensemble de ses actions.

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Jean Delachambre, ancien Vice-Président chargé de la Recherche à l’Université de Bourgogne et ancien Directeur de l’UMR « Développement et communication chimique chez les insectes » à l’UFR Sciences Vie s’est éteint le 30 mars 2021 à l’âge de 80 ans.
Il avait intégré le laboratoire de zoologie de Dijon au début des années 60, dans les dernières années d’activité du Professeur JR Denis, internationalement connu pour ses recherches sur la morphologie et l’anatomie comparées des insectes dans le but de comprendre leur phylogénie et leur évolution. Après l’obtention d’un DEA en 1964, puis d’une thèse de 3ème cycle en 1965, il a été recruté au CNRS et a soutenu sa thèse d’Etat en 1973, sur la formation de l’exosquelette des insectes (cuticule) chez le Coléoptère Tenebrio molitor sous la direction du Professeur Charles Noirot, élève du Professeur Grassé et spécialiste mondial des termites. Grâce à l’utilisation de la microscopie électronique, il a montré pour la première fois la structure et la chronologie de la formation des couches externes de la cuticule au cours de la métamorphose de cet insecte. Il a ensuite orienté ses recherches sur le contrôle hormonal de la métamorphose du Tenebrio, se positionnant dans l’actualité des recherches internationales de l’époque sur les deux hormones principales du développement des insectes, les ecdystéroïdes et l’hormone juvénile. Ainsi, l’équipe entourant Jean Delachambre a été la première à doser l’ecdysone par la technique de fragmentographie de masse, faisant partie des équipes les plus performantes sur l‘endocrinologie de la mue chez les insectes. Nommé Directeur de Recherches, c’est dans la suite logique de ces travaux et le développement de méthodes de culture d'épiderme in vitro, que Jean Delachambre encourage dès la fin des années 1980 son équipe à développer des approches de biologie moléculaire. Malgré ses charges et responsabilités diverses, il a toujours gardé le contact avec le travail expérimental en suivant de près tous les projets de l'équipe, au travers de discussions scientifiques qu'il éclairait de sa profonde connaissance de la physiologie des insectes, et de sa rigueur scientifique. En laissant à chacun toute liberté dans les démarches expérimentales, en encourageant les initiatives, il a su construire des conditions stimulantes pour la recherche, et le laboratoire a ainsi acquis une reconnaissance internationale.
Directeur de l’UMR 5548 « Développement et communication chimique chez les insectes » de 1985 à fin 1998, il a su allier la qualité de la recherche à celle des relations humaines (sa porte de bureau restait constamment ouverte) en installant une ambiance de travail propice à atteindre les objectifs et l’excellence du laboratoire, sans oublier les moments conviviaux et festifs - d’aucuns se remémorent encore les fêtes organisées à son domicile ou des parties de boules de fin de journée « au Mirande » !- Plusieurs de ses étudiants ont poursuivi des carrières académiques et ont contribué à l'avancée des connaissances dans le domaine de la physiologie des Insectes. Ce parcours de recherche illustre parfaitement les qualités intellectuelles de Jean Delachambre, au jugement clair et pragmatique, sachant détecter les thématiques les plus porteuses et utiliser les innovations technologiques les plus sophistiquées pour les étudier. Il a par ailleurs siégé au Comité National du CNRS durant 2 mandats.
Jean Delachambre s’est également fortement impliqué au niveau pédagogique, pour y apporter sa connaissance et sa vision de la recherche, ce qui l’a conduit à diriger le DEA BBCM « Biochimie, Biologie Cellulaire et Moleculaire » co-habilité avec l’Université de Besançon jusqu’en 2002.
Sa vision prospective de la recherche l’a conduit à devenir Vice-Président chargé de la Recherche à l’Université de Bourgogne entre 1982 et 1993. Sa juste vision du poids de celle-ci dans le développement d'une université, sa conviction de la nécessité de l'excellence de la recherche et sa vision de son organisation lui ont permis de contribuer fortement à une nouvelle structuration de cette dernière au niveau de notre campus, en sachant affronter les réticences et convaincre les équipes et laboratoires à s’engager dans cette démarche.
Une première période de sa fonction de Vice-Président à la Recherche se déroule sous la Présidence de Jacques Vaudiaux en 1982 puis de Roger Paris de décembre 83 à décembre 1984, où il démissionne pour prendre la succession de Charles Noirot à la direction de son laboratoire. Il plaide alors pour une stratégie offensive de promotion de la recherche avec notamment une prise en compte d’approches nouvelles. Il façonne le premier contrat quadriennal de recherche signé par le président le 20 juillet 1983 et organise avec Roger Paris la riposte au plan de désengagement du CNRS en Sciences de la Vie à Dijon, qui prévoit la désassociation de 20 unités dont les 3 de Dijon. Un plan d'affectation des postes vacants vers la biochimie et la biologie moléculaire est proposé et retient le couperet du CNRS. La seconde période est celle où il est Vice-Président du conseil scientifique de l’UB de 1989 à 1993, sous la Présidence de Gilles Bertrand. Il lui revient encore de préparer le contrat quadriennal de recherche signé en juin 1991 dans un contexte assez différent de dynamique nationale, impulsée par Lionel Jospin, Claude Allègre et Vincent Courtillot. Il participe au lancement de la coopération entre Dijon et Besançon avec les DEA cohabilités -dont BBCM-, les écoles doctorales, et à l’engagement de coopérations avec le centre INRA et les écoles d'ingénieurs de l'Agriculture. On reconnaîtra son style précis et militant.au travers des différents bulletins de l’Université de l’époque.
Jean Delachambre a pris sa retraite en 2003, pour se consacrer à d’autres activités militantes - en tant que visiteur de prison notamment, ou bien encore au sein d’Amnesty International-, tout en continuant à s’intéresser de très près à la vie de notre Université et de son laboratoire. Il aura marqué notre UFR et notre Université par son engagement infatigable et constructif. Notre communauté tient à exprimer toute sa reconnaissance pour l’ensemble de ses actions.

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